Soirée jeux – Robotique programmation
Vendredi 12 janvier 2024 se tenait la première soirée jeux de l’année dans les locaux des Francas sur le…
Le centre éducatif Tréméac est une Maison d’Enfants à Caractère Social. Les MECS sont des établissements spécialisés dans l’hébergement et l’accueil temporaire de jeunes au titre de la Protection de l’Enfance. Au coeur de Tréméac, il existe plusieurs services d’hébergements dont celui du Plateau technique la Calandre qui a mis en place un dispositif, une action de soutien pour les jeunes migrants qui relèvent du droit commun. En plus d’un accompagnement individuel et social d’intégration qui comprend entre autres l’apprentissage du français, les jeunes bénéficient d’une action collective, en partenariat avec Les Francas et l’association Unis-Cité, sous la forme d’un atelier citoyen hebdomadaire. L’objectif ? Comprendre et assimiler la notion de citoyenneté afin de pouvoir s’exprimer librement sur les questions de société et pouvoir profiter pleinement des droits dont ils bénéficient.
Soline, animatrice professionnelle, a été sollicitée par les Francas de Loire-Atlantique afin d’animer cet atelier au sein de Tréméac sous la responsabilité de la Calandre. Elle nous explique la démarche d’un tel atelier.
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Un lundi matin, au centre de Tréméac. « Les autres sont en retard » soupire Siata, 18ans, avec une pointe d’humour dans la voix. En attendant les retardataires, elle se lève et prépare du thé. Les minutes défilent et le reste du groupe arrive. Ils sont cinq jeunes d’à peine 20ans et motivés pour apprendre les valeurs de la vie en société. Ils se présentent à tour de rôle afin d’introduire deux nouveaux parmi eux. Une carte du monde est placée au milieu de la table et chacun montre son pays natif. Soline demande aux « anciens » d’expliquer aux « nouveaux » les ateliers réalisés depuis le début du dispositif ainsi que les visites effectuées dans la ville de Nantes. Le Château des ducs de Bretagne, l’Hôtel de région, le Tribunal, le CIDFF, les jeunes se sont familiarisés à la culture touristique et politique de la ville. Le premier objectif de l’atelier c’est de leur permettre d’apprivoiser les valeurs fondamentales de la vie en société. C’est comprendre ce que l’on a le droit de faire et au contraire ce que l’on ne peut pas faire dans une optique de vivre ensemble.
Des notions comme le droit et le respect ont été abordées avec eux. « Le droit c’est ce que je peux faire » déclare Dylan, 19ans lorsqu’on lui demande son avis. Un marqueur à la main, Soline énumère avec eux les différentes notions que ce terme peut impliquer. Des mots comme la cité, le vivre ensemble, la politesse et le respect deviennent des repères pour les jeunes. « Le respect c’est d’abord écouter les gens et respecter ce qu’ils disent » affirme Siata d’un ton posé.
« C’est quoi un projet ? » demande Soline aux jeunes. Commence alors un « brainstorming » sur la définition de la notion de projet. Ils (re)découvrent alors qu’il existe une multitude de projets que l’on peut faire quotidiennement à court, moyen ou long-terme. Le but de cet exercice ? Que les jeunes montent un projet collectif de loisirs tous ensemble, sous la forme d’une sortie pendant une journée au mois de Juin, toujours en partenariat avec les Francas et Unis-Cité. Afin de trouver des idées, chacun met la main à la pâte. Au tableau sont notées des envies de vacances, de visites touristiques dans un parc d’attraction ou un aquarium, de sorties au bord de la mer, de pratiquer une activité sportive ou bien de faire un tour en bateau. Des envies sans doute banales mais qui prennent du sens pour le groupe de jeunes qui voit dans ce projet, un moyen efficace afin d’expérimenter les valeurs du vivre ensemble.
Un projet collectif, c’est un objectif que l’on construit et qu’on partage ensemble
Afin de mettre au clair les idées qui fusent, Soline est rejointe par Marie, Mohammed et Flora qui représentent Unis-Cité et participent activement à la préparation de ce projet. Avec les jeunes, ils se mettent d’accord sur une liste de choix en éliminant ceux trop compliqués ou vastes à réaliser. En attendant le vote dans les jours à venir, les jeunes eux sont impatients et fiers de monter ce projet collectif.
Permettre à des jeunes migrants d’évoluer dans une société et d’en comprendre les règles et les ambitions, c’est l’objectif de cette action de soutien à travers l’atelier du lundi. L’importance de cette action réside dans l’apprentissage de valeurs et de savoir-être qui constitue le fondement de toute citoyenneté. Une pédagogie est ainsi adaptée à leurs besoins et leurs envies, en soulignant un engagement réciproque entre les jeunes et le dispositif mis en place. La notion de vivre ensemble résonne dans le centre de Tréméac.
Texte et Photo : Domitille Champenois, en service civique aux Francas 44