RDN Jeunesse 2024
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Nous avons récemment mises à l’honneur les « Colos apprenantes » organisées durant les vacances d’Automne, avec la présentation de deux séjours en bord de mer dirigés par Suzie AVRIL dont nous avions recueilli le témoignage. C’est aujourd’hui la Colo Apprenante organisée par l’association Arc-en-ciel vicomtais dont nous allons dresser le bilan, avec l’aide de M. Quentin VILLENEUVE, Directeur de l’accueil de loisirs géré par l’association, qui a gentiment accepté de répondre à nos questions. Mais avant cela, quelques chiffres importants sur Quentin, son histoire avec le monde associatif et ce séjour :
Place à l’interview en 5 questions de M. Quentin VILLENEUVE :
La structure a opté pour un séjour local, une expédition en bord de mer. Cette destination de Noirmoutier-en-Île a été choisie pour plusieurs raisons, comme l’explique Quentin.
L’idée était d’une part de permettre aux jeunes d’être en plein air. Nous voulions absolument un séjour où ils seraient dehors, même si la période d’automne n’est pas forcément la plus propice à cela. Nous nous sommes dit que ce n’était pas grave, que l’on pourrait toujours se couvrir et profiter de la nature, surtout pendant cette période de confinement et re-confinement. Le deuxième point important pour nous était que les jeunes puissent découvrir un milieu qu’ils ne connaissent pas forcément, le milieu marin. Nous sommes très proches de la mer, pour autant nous avons vu que les familles n’y allaient que rarement.
Le vivre-ensemble, toujours dans ce contexte de crise qui oblige à mettre une distance physique et sociale avec l’autre, était central. La réalisation de l’objectif de recréer une cohésion de groupe est donc passée par des activités nature, de la pêche à pieds à la balade dans les dunes, afin que les jeunes soient sensibilisés au maintien de son écosystème. Ils sont également allés à la rencontre d’un ostréiculteur, une profession méconnue des jeunes. Pour garder ce lien étroit entre loisirs et environnement, du sport était au programme : accrobranche, course d’orientation, et activités centrées sur le vivre-ensemble, en confiant des missions en petit ou grand groupe aux jeunes, comme leur faire concevoir un cerf-volant. C’est sans oublier les veillées, ayant ludique pour maître-mot : les jeunes étaient décisionnaires des activités autant que les animateurs, afin qu’ils trouvent pleinement leur place durant le séjour.
Deux valeurs essentielles sont abordées par Quentin. La première est celle du respect de la nature : nous avons le droit de profiter de la nature qui nous entoure pour peu qu’on apprenne à la respecter et à la conserver.
Nous voulions faire en sorte que les jeunes comprennent comment la nature fonctionne pour mieux pouvoir la respecter, un objectif fort pour nous.
L’autre valeur principale est celle du vivre-ensemble. Selon les mots de Quentin, il est important pour les jeunes d’apprendre à créer des liens et à partager afin de devenir citoyen.
Le retour des jeunes s’est fait sous plusieurs formes, tout d’abord sous la forme d’un bilan dressé par les animateurs sur l’observation des jeunes : Se sont-ils bien comportés ? Ont-ils pris du plaisir ?
Nous sommes sur un bilan plutôt positif, nous notons qu’ils ont pris plaisir à vivre ce séjour. Nous avons aussi vu que malgré le fait que les jeunes étaient issus de plusieurs collèges et donc restaient entre copains au départ, ils ont réussi à interagir les uns avec les autres pour réaliser des projets ensemble.
Quant aux activités en pleine nature, le groupe a montré un vif intérêt et une sensibilité à l’environnement, déjà présente chez certains. Quentin souligne que le bilan est également positif grâce aux animateurs nature, ayant la capacité de motiver les jeunes à découvrir ce qui les entoure. Il rapporte aussi que certains parents lui ont envoyé un mail après le retour de leur enfant pour remercier chaleureusement l’association, voyant à quel point le séjour leur a été bénéfique.
Si Quentin donne une opinion positive de « Colos Apprenantes », il fait toutefois remarquer qu’il repose sur un principe déjà existant, et donc que le travail déjà effectué avant sa création n’est pas reconnu à sa juste valeur.
Les « Colos Apprenantes » demandent à ce que pendant la colonie de vacances, les enfants apprennent et découvrent des choses, ce qui sous-entend qu’on ne le faisait peut-être pas avant. En réalité, nous faisions déjà des séjours avec un caractère éducatif qui s’exprimait de différentes manières.
Quentin relève aussi les moyens considérables dont sa structure a pu bénéficier, ce qui n’est pas le cas habituellement. L’impact direct est que les familles ont payé bien moins cher, et que certaines ont pu faire partir leurs jeunes alors qu’elles ne le pouvaient pas avant.
Selon moi, sur le fond, la mise en place du dispositif a juste participé à la poursuite de nos actions, mais elle a donné une accessibilité complète aux familles.
Difficile d’organiser ce genre de séjours dans les mois à venir, en partie à cause du coût élevé des activités d’hiver, des frais de déplacement et de la difficulté à trouver des destinations où la nature est réveillée à cette période. La saison est certes plus propice pour les séjours au ski et les séjours linguistiques, mais Quentin pense que les aides financières de l’État ne suffisent pas.
Mon prochain séjour de Vacances Apprenantes serait donc plutôt en Avril, où il sera plus facile de faire partir les jeunes sur le territoire de la Vendée ou des Pays de la Loire. (…) À partir du moment où les enfants peuvent partir en colo et être dans la nature, je signe tous les jours !
Merci à Quentin d’avoir répondu à nos questions, et merci aux partenaires de l’association Arc-en-ciel vicomtais, à savoir la DDCS et la commune de La-Chaize-le-Vicomte, qui se sont mobilisés pour permettre à des enfants d’avoir le droit aux vacances !